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Le confiseur: une idée de mise en scène

Par Chantal Bilodeau-Legendre

Cette année-là, j’ai voulu monter le conte Le confiseur au grand cœur, que j’avais renommé pour nous « Le Noël du confiseur ». Mon intention était d’assurer la narration discrètement pendant le jeu des comédiens et les prestations de la chorale. J’ai appelé Lorraine pour lui parler de notre travail. Après m’avoir écoutée, elle m’a fait voir que la narratrice devait être un personnage à part entière dans la pièce – une dame connue de tous les villageois, qui invite le public à entrer dans l’intimité de la confiserie et qui lui offre l’exclusivité d’une histoire. Elle entre et sort de la boutique, se promène dans la rue, salue les villageois au passage… Bref, la narratrice n’est plus une simple voix, mais une présence dynamique.

Le texte reste le même, mais la façon de le dire change. Une dimension nouvelle s’ajoute.

Lorraine me convainc sans difficulté, car dès ses premières réflexions à ce sujet, je vois vivre la dame. Je trouve ce nouveau personnage attachant. O.K. J’embarque : cette année, je joue.

Mais le hic, c’est que jouer et mettre en scène en même temps (c’est-à-dire gérer un bon groupe de figurants) est plutôt difficile à concilier, sinon presque impossible. Lorraine n’a pas tardé à s’offrir pour faire la mise en scène. O joie!

Lorraine et moi avons donc travaillé ensemble à produire une pièce! Depuis plusieurs années déjà nous faisons du théâtre ensemble à distance (par téléphone,  par courriel), car plus de 100 km nous séparent. Mais voilà qu’elle assiste à nos répétitions et dirige notre équipe de comédiens!

Notre programme de Noël a été un franc succès. Si à votre tour vous présentez cette pièce, et que vous avez une expérience à partager, n’hésitez pas à nous en faire part!

Besoin d’exercice?

Par Chantal Bilodeau-Legendre

Photo: Imagebase

Un jour que je me plaignais à Lorraine que mes jeunes comédiens n’étaient pas «dedans» durant les répétitions, elle m’a demandé s’ils «avaient du fun», comme on dit ici. J’ai dû reconnaitre que nos répétitions n’étaient pas très amusantes. Elle m’a rappelé l’importance du jeu… Je l’entends d’ailleurs me répéter : « Amusez-vous, amusez-vous, amusez-vous. »

Quand j’y repense, faire du théâtre, c’est jouer. Alors j’ai décidé de donner à mes répétitions une nouvelle tournure. Lorraine m’avait déjà initiée aux exercices de théâtre, j’en faisais régulièrement, mais mon équipe de comédiens n’avait pas vraiment de plaisir. Dès la rencontre suivante, j’ai proposé des exercices complètement fous… Résultat? L’ambiance s’est « dégelée », les jeunes ont ri, se sont détendus… et ont mieux joué.

Si vous incorporez déjà des exercices de théâtre dans vos répétitions, parfait! Sinon, commencez sans tarder! Vous verrez une grande différence, non seulement dans le jeu des comédiens, mais aussi dans leur disposition.

Lorraine a rédigé un article au sujet de l’importance des exercices de théâtre, dans notre rubrique Mise en scène. Voyez aussi la cinquantaine d’exercices qu’elle vous propose. Amusez-vous bien!

Voir aussi:
Enchainement rythmé: une étape essentielle

Adapter un texte biblique pour la scène

Photo de Ben White sur Unsplash.com

Par Chantal Bilodeau-Legendre

Depuis quelques semaines, je lis l’Évangile de Jean. J’observe le texte et je ressors toutes les occurrences de certains mots ainsi que leur contexte. Sans dictionnaire biblique ni commentaire : juste le texte et moi. Non pas que dictionnaires et commentaires soient inutiles, ou que j’aie acquis suffisamment de connaissances pour toujours m’en passer, mais je trouve rafraichissante cette approche des Écritures. Je ne m’appuie pas sur les réflexions d’autres penseurs : je peux penser moi aussi, car l’Esprit vit en moi! Je peux laisser la Parole me parler, car Jésus lui-même est Parole et, à ce titre, il… parle.

Une telle approche du texte biblique non seulement rafraichit mon âme, mais en plus stimule ma créativité. En effet, c’est après avoir lu et relu Jean 8 et 9 que j’ai écrit la pièce Il n’y a pas pire aveugle il y a quelques années. C’est avec la même approche que j’ai adapté pour la scène de Jean 8.2-12, où des hommes tentent de piéger Jésus en l’incitant à condamner une femme pour son péché.

Je vous invite à lire Démarche pour une mise en scène (Jean 8.2-12), où je présente mon processus. Voyez aussi le texte de cette courte pièce, Jésus libère de la condamnation.

Je souhaite que ces réflexions vous inspirent pour l’écriture de vos propres pièces!

Méchant syndrome…

Par Chantal Bilodeau-Legendre

J’ai l’habitude de monter des pièces de mon cru, et je crois souffrir du « syndrome de l’auteure omnisciente ».

Les personnages que je crée sont toujours si vivants dans ma tête! Leur voix, leur « mentalité », même leur démarche – j’entends tout, je vois tout, je sais tout! Je n’ai qu’à dire à mes comédiens quoi faire! Je leur montre comment donner corps à ces créations de mon esprit. Je les guide presque pas à pas… Un peu trop, je pense.

En effet, en négligeant l’étape de l’étude de leurs personnages, je prive mes comédiens d’une réflexion préliminaire, essentielle au jeu dramatique sensible et intelligent. Oh! Je ne dis pas que mes comédiens jouent sans sensibilité ni intelligence! Non, mais ils n’explorent pas les personnages eux-mêmes, ils n’en font pas la connaissance eux-mêmes. Ils font ce que je leur dis (en règle générale) et, par conséquent, ils ont plus de difficulté à atteindre une interprétation naturelle, aisée, spontanée.

La traduction des articles de la série « Les cinq composantes de base de l’interprétation » m’aura été profitable à moi la première! Je vous les encourage à les lire et à les relire. Commencez par la première composante, RÉLÉCHIR. (La liste des articles apparait dans notre rubrique Interprétation.)

Si comme moi vous souffrez du syndrome de l’auteure omnisciente, je vous souhaite bonne guérison! 🙂

Croix nue

Par Chantal Bilodeau-Legendre

Croix ImageBaseJe n’aime pas les crucifix. Les croix nues, oui, mais pas les représentations de Jésus sur la croix. Un crucifix, c’est un peu comme un arrêt sur image : « Jésus a souffert et il est mort. » Oui, c’est vrai, mais… l’histoire ne finit pas là! Jésus n’est plus sur une croix, couronné d’épines, le visage ensanglanté. Cette réalité, une croix vide me la rappelle : mon Sauveur est mort, mais il est revenu à la vie. Il a vaincu la mort!

À quoi se résume la bonne nouvelle de Jésus? Comme le dit Paul : « Je vous ai enseigné avant tout […] que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures, qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures, et qu’il est apparu… »* à Céphas, aux 12, à 500 personnes, à Jacques, à Paul… Jésus n’est pas resté mort. Et c’est parce qu’il est revenu à la vie que la croix prend tout son sens. Si Jésus était resté dans le tombeau, ma foi serait inutile.

Comme je l’ai mentionné dans cet autre article, s’il n’y avait pas eu sa résurrection, que l’on célèbre à Pâques, à quoi bon souligner la naissance de Jésus à Noël?

Alors, réjouissez-vous comme le font tant de croyants partout dans le monde : « Christ est ressuscité! Oui, il est vraiment ressuscité! »

Joyeuses Pâques!


*  1 Corinthiens 15.3-6