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Henriette Feller (1800-1868)

Je ne connaissais pas Henriette Feller avant qu’on me demande, cet automne, d’écrire un monologue où je la personnifierais. J’ai lu les Mémoires de Mme Feller et j’ai découvert une femme d’exception. On m’avait fait une commande « d’au moins 30-35 minutes ». J’ai fait une pièce d’un peu plus d’une heure : Henriette Feller, passion et audace au service de Dieu. Je suis heureuse d’avoir pu compter sur Lorraine pour assurer la mise en scène.

L’occasion? Une retraite, en avril dernier, réunissant plus de 200 femmes à Saint-Jean-sur-Richelieu, près de la Grande-Ligne, au Québec – berceau d’un réveil religieux au milieu du 19e siècle, réveil occulté dans tous les manuels d’histoire, car le clergé catholique a régné en maitre depuis l’époque de la Nouvelle-France (à partir de 1608) jusqu’au milieu des années 1960. Notre héritage évangélique recèle des perles que j’ai eu un plaisir immense à découvrir et à présenter.

Cette pièce se compose d’une succession de dialogues à une voix, de réflexions, de souvenirs. J’ai voulu raconter la vie et l’œuvre de cette missionnaire suisse en les plaçant dans leur contexte religieux, politique et social. Je cherchais à la fois à instruire et à édifier les croyants. Dans sa grâce, Dieu a permis que des cœurs soient encouragés.

Vous trouverez ici et ici des extraits de ce monologue, agrémentés de quelques photos. Bonne lecture!

Chantal

Henriette Feller, passion et audace au service de Dieu (extraits, partie 1)

Texte : Chantal Bilodeau-Legendre
Mise en scène : Lorraine Hamilton
Photographies : Christine Joyal Chaussé

Ce monologue d’environ une heure se compose d’une succession de dialogues à une voix, de souvenirs, de réflexions, de récits. Voyez le texte complet ici. La petite histoire derrière cette pièce fait l’objet d’un article de blog.

ACTE 1 : LE DÉPART

 Extrait de la scène 1 – Au commandant :

Seule. Enfin, oui et non. Je suis veuve. Voici mon certificat de femme seule.

M. Roussy voyage avec moi.

Non, M. Roussy n’est pas mon mari, je suis veuve, comme je vous ai dit.

M. Roussy est mon collaborateur. Nous allons annoncer l’Évangile à Montréal. Connaissez-vous l’Évangile de Jésus-Christ, M. le Commandant?

M. Roussy se fera un plaisir de vous en parler dans le détail, n’est-ce pas, Louis?

Extrait de la scène 2 – À Louis Roussy :

Eh bien! Nous sommes arrivés ici le 26 aout, espérant partir le 1er septembre. On n’avait rien de mieux à vous offrir que l’entrepont, alors…

Quoi? Vous auriez logé sur l’entrepont pendant six semaines? Jamais de la vie! Non, nous avons attendu une semaine comme on nous l’avait demandé… et maintenant : les vents sont contraires! Ah! Il faut voir là la direction de notre Seigneur, mon cher!

Vous avez raison : nous allons continuer le travail que nous avons commencé ici…

Extrait de la scène 3 – Arpentant le quai

Tous les jours, pendant une dizaine de jours, nous scrutons l’horizon. Avec septembre qui avance et le vent qui ne veut pas souffler dans la bonne direction, nous contenons notre impatience.

[… ]

Quand finalement le commandant nous annonce qu’il est prêt à appareiller, nous sommes fous de joie! Et le brave homme a pour nous une bonté que le Seigneur même lui inspire. Il accorde à M. Roussy une cabine de première classe, et il nous fait payer la moitié du prix!

Extraits de la scène 4 – À bord du navire

20 septembre 1835. J’ai 35 ans. Après avoir quitté la Suisse, me voici à bord du Francis de Pau, traversant l’Atlantique pour me rendre en Amérique. À moi qui suis si peu de choses, le maitre a confié une grande mission.

Il y a 200 ans, des centaines de huguenots français ont pris le large à partir de La Rochelle. Ils ont fait voile comme moi à travers cet océan pour gagner le Nouveau Monde. Ces hommes et ces femmes voulaient vivre leur foi en toute liberté. Ils ont fui les contraintes et les persécutions de l’église de Rome, le cœur gonflé d’espérance, afin de commencer une vie nouvelle, sur une terre nouvelle… […] Mais de liberté, ils n’ont point connu, ou si peu, si peu longtemps. Les loups qu’ils ont fuis en France les ont rattrapés dans cette colonie, la Nouvelle France, qui depuis est devenue la Province de Québec, une possession de la Couronne britannique. […] Pourrai-je aider à faire renaitre de ses cendres la foi évangélique? C’est un Évangile oublié que je veux apporter aux Canadiens français.

ACTE 2 : PREMIÈRE ANNÉE PARMI LES CANADIENS FRANÇAIS

Extrait de la scène 1 – Écrivant dans son journal

Ici, dans le Bas-Canada, si on est Canadien français, on est nécessairement catholique. Les protestants, ce sont les Anglais. Ici, impossible de concevoir que l’on puisse à la fois être Canadien, parler français et… être protestant. Ce serait une aberration. Être protestant, c’est trahir sa langue et son peuple.

Extrait de la scène 2 – Rendant visite à une femme

Connaissez-vous Jésus, madame?

« Le p’tit Jésus »?… Euh… eh bien… il a grandi, vous savez!… (Sortant un nouveau testament) Son histoire est écrite dans ce livre… […] Lisez ce qui est écrit ici à propos de Jésus… […] « C’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

Qu’est-ce qu’il y a?

Oh! Vous ne savez pas lire? Je suis désolée! Je ne voulais pas vous embarrasser! Mais peut-être que votre grand garçon ici pourrait nous lire quelques lignes.

Il ne va pas à l’école?

Et votre mari?

Lui non plus ne sait pas lire?

Extrait de la scène 3 – À sa table

(En colère) Quand il ne sait pas lire, le peuple fait tout ce qu’on lui dit. Quand on le tient dans l’ignorance, on lui fait faire tout ce qu’on veut. Et ce ne sont pas les chefs britanniques qui empêchent les Canadiens français de s’instruire, c’est le clergé catholique. Et non contents de garder le peuple canadien-français dans l’ignorance, les chefs spirituels président les messes en latin. Une langue que personne ne parle ni ne comprend! Cela me dépasse!

Extrait de la scène 4 – Prenant le thé avec M. et Mme Olivier

Le porte-à-porte me procure beaucoup de joie. J’aime parler avec les Canadiens français. […] J’aime leur montrer, à partir de la Bible, que la vie éternelle ne s’obtient que par la foi en Jésus-Christ et en son sacrifice sur la croix. Beaucoup entendent ce message pour la première fois, et ils en sont tout émus.

Oui, le manque d’instruction est un obstacle qu’il faut surmonter. Depuis que j’ai commencé à enseigner à lire et à écrire en me servant de la Bible comme manuel, sept enfants viennent régulièrement. […]

J’avais d’autres élèves, mais ils ne viennent plus. Leurs parents leur ont défendu d’assister à mes leçons. Le curé ne voulait pas.

Extrait de la scène 5 – Réflexions

(Avec fougue) Les prêtres passent après nous dans les foyers. Quand ils apprennent que leurs fidèles ont reçu la visite de protestants et acheté un exemplaire de la parole de Dieu, ils exigent que le livre soit brulé sur le champ! […] La Bible est un livre maudit! […]

Pourtant… Tu me parles, par ce livre. Tu me réconfortes et me rappelles tes promesses, tes avertissements, tes encouragements. […] La Bible est livre BÉNI! Un phare […], une lampe sur le chemin! […] Ce livre béni […] m’a fortifiée dans les moments difficiles… Et des moments difficiles, j’en connais… car j’ai fait des projets, mais ceux de Dieu sont différents. […]

Extrait de la scène 6 – Avec les Olivier

Vous toussez toujours plus, mon pauvre ami! […] Vous avez vu votre médecin. Que vous a-t-il conseillé?

Je m’y attendais. Le climat de la Suisse vous sera plus favorable.

Oui, bien entendu, au printemps, dès que la navigation sera possible.

Vous allez me manquer, mes chers amis!

Quoi? Jamais de la vie! Ma place est ici, au Canada!

Je ne suis pas venue au Canada pour vous suivre – mais pour suivre mon Maitre. C’est LUI qui m’a appelée ici!

[…]

Non, non! Je ne veux rien entendre! Je suis clouée au pays!

Extrait de la scène 7 – Réflexions

M. et Mme Olivier quittent le Canada au printemps 1836. Quant à moi, en mai, je déménage dans des appartements retenus à Saint-Jean, près de la rivière Richelieu. M. Roussy vient me rejoindre, car il ne reste pas longtemps à L’Acadie – l’opposition des prêtres n’a pas pu être vaincue. On l’a congédié de l’école où il enseignait parce qu’il prêchait l’Évangile. […] Non seulement les villageois refusent en général de l’écouter, mais certains emploient même la force. À une occasion, des femmes armées de bâtons se rassemblent et lui tombent dessus pour le battre!

Lisez des extraits des actes 3 et 4 de ce monologue.

Henriette Feller, passion et audace au service de Dieu (extraits, partie 2)

Texte : Chantal Bilodeau-Legendre
Mise en scène : Lorraine Hamilton
Photographies : Christine Joyal Chaussé

Suite de Henriette Feller, passion et audace au service de Dieu (extraits, partie 1)

ACTE 3 : LES DÉBUTS À LA GRANDE-LIGNE

Extrait de la scène 1 – La maison des Lévesque

(Calcule les dimensions de la pièce en faisant de petits pas) 1… 2… 3… 4… 5… 6… 7… 8… 9… 10… 11… 12… Douze pieds de large! 1… 2… 3… 4… 5… 6… 7… 8… 9… 10… 11… 12… Douze pieds de long!

Il ne faut jamais mépriser les petits commencements! […] M. Lévesque a d’abord ouvert sa maison pour en faire un lieu de réunion, quand M. Roussy vient y prêcher l’Évangile. Et voilà qu’il met à ma disposition deux grandes pièces à l’étage. […] Ma chambre est à côté. Cette pièce-ci, eh bien, c’est ma cuisine personnelle. Et mon salon. Et ma salle de classe. Alors voilà. Grande-Ligne sera le siège de notre mission!

Extrait de la scène 2 – Souvenirs des persécutions en Suisse

(Grimpée sur une chaise) L’Église nationale, fière descendante des grands réformateurs! On trouvait des bibles dans tous les foyers. Tout le monde avait accès à la Parole de Dieu. Mais… l’Église nationale ne la prêchait plus. […] (Recroquevillée à l’autre bout de la scène) Et ici, l’Église indépendante, cachée, détestée. Un petit noyau de vrais croyants […] qui aimaient le Seigneur plus que les hommes. L’Église indépendante a subi toutes sortes de persécutions.

[…]

Et ce que j’ai pu observer, c’est que les souffrances infligées aux véritables croyants, loin d’éteindre leur foi, l’attisaient comme un feu. Sous les coups […], l’Église cachée a grandi et s’est épanouie. […] Seigneur, de même que la persécution a fini par finir en Suisse, permets qu’un jour, bientôt, on laisse les évangéliques canadiens-français libres de vivre leur foi.

Extrait de la scène 3 – Avec M. Lévesque

Tous les matins et tous les après-midis, une vingtaine d’enfants se réunissent ici pour les leçons.

Ne vous en faites pas! Ils trouvent tous un coin pour s’installer. Ils ont tellement soif d’apprendre que s’assoir sur le plancher ne les incommode pas.

Vous savez, je ne saurais dire ce que je préfère : enseigner aux enfants pendant le jour ou aux adultes durant la soirée!

Extrait de la scène 4 – Berçant un bébé malade

À Lausanne, quand mon père administrait l’hôpital, j’allais souvent visiter les malades. Dès l’âge de 14 ans, j’ai appris à soigner […] Les connaissances médicales que j’ai acquises me servent à présent au Canada. Si les villageois ne veulent pas me recevoir pour entendre l’Évangile, ils savent qu’ils peuvent compter sur moi pour les aider quand un membre de leur famille est malade. Dans la souffrance, il n’y a plus ni catholique ni protestant. Et c’est avec l’amour de Jésus, avec mes prières, avec ma compassion que je peux entrer dans leurs maisons et toucher leur cœur.

La mort est cent fois pire que la souffrance. Quand l’âme n’est pas prête à retourner à son Créateur, la mort est le roi des épouvantements.

Extrait de la scène 5 – Déployant la couverture (qui faisait office de bébé)

La confiance se gagne, des amitiés se tissent… Dans les villages voisins, un nombre grandissant de catholiques deviennent amis de l’Évangile, plusieurs se convertissent et la mission de la Grande-Ligne rayonne! […] À l’été 1837, la petite église chrétienne que nous formons a la joie de procéder à 14 baptêmes! […]

Extrait de la scène 6 – Récit

Automne 1837. Dans le Bas-Canada, le mécontentement des Canadiens français contre le régime britannique augmente de plus en plus. La colère gronde, on prend les armes. […]

Les rebelles, des catholiques fervents, violents, aveuglés dans leur zèle, s’en prennent à leurs propres compatriotes parce qu’ils ont délaissé leur « sainte mère » l’Église catholique… « Ce sont les amis des Anglais, disent-ils. À bas les traitres! » Et sous les menaces, les injures, les coups, même les tentatives de meurtre, ils poussent nos frères et sœurs dans la foi à renier Jésus-Christ pour rejoindre leurs rangs et se mêler à leur colère. […] « Partez d’ici si vous n’abandonnez pas votre religion! » […]

Nous allons nous réfugier à Champlain, aux États-Unis, où des amis nous reçoivent. […] À notre retour, nous trouvons nos maisons saccagées, pillées. De nos récoltes, il ne reste plus rien – et l’hiver n’est pas fini… Nous sommes dans le dénuement le plus complet. Mais Dieu pourvoit. Il relève nos têtes et nous redonne notre dignité.

ACTE 4 : L’EXPANSION DE LA MISSION

Extrait de la scène 1 – S’adressant à un public anglophone avec l’aide d’un « interprète »

Good evening… I am Henriette Feller… I live in the Province of Québec… I teach the Bible… I love Jésus…

Many, many boys and girls… Many schools!… Dites-leur qu’un grand nombre de Canadiens veulent faire instruire leurs enfants. Nous avons établi plusieurs écoles…

Extrait de la scène 2 – Réflexions

Solliciter l’aide matérielle de nos bienfaiteurs, en Suisse comme à Montréal, New-York, Boston, Philadelphie… Comme cela me pèse! En 1844, nous avons 7 postes missionnaires, 150 élèves dans les écoles, 18 pensionnaires, 4 pasteurs mis à part, 7 maitres d’école, 2 colporteurs… Nos dépenses sont nombreuses : salaires, nourriture, livres, biens de nécessité – sans compter que nous exerçons l’hospitalité, recueillons des orphelins et donnons aux pauvres. […] Bien souvent, l’insécurité matérielle me plonge dans l’angoisse…

Extrait de la scène 3 – Récit

Nos églises comptent quelques centaines de croyants. Elles se composent surtout de fermiers, d’ouvriers, d’hommes et de femmes modestes qui travaillent fort pour s’instruire afin de lire eux-mêmes ce que la Bible enseigne. Mais Dieu a permis que quelques personnes se distinguent par leur notoriété… Et leur présence parmi nous a contribué à rendre plus crédible encore notre message.

Et je dois vous parler de ceci : notre premier livre de cantiques en français, paru en 1852! […] Nous choisissons des chants qui se chantent sur la même mélodie, mais qui existent dans les deux langues. Les Canadiens français chantent en français, et les anglais en anglais! Imaginez! On entend alors, sur la même musique, des chants dans les deux langues! Français et anglais, côte à côte, dans la même chapelle, qui unissent leurs voix…

Extrait de la scène 4 – Au crépuscule de la vie

Seigneur, tu vois que ma santé décline : j’ai une toux qui persiste… mes jambes ne me portent plus très bien, et mon cœur a faibli. Par ta grâce, je dirige de loin le pensionnat de Longueuil, les nombreuses écoles, les postes missionnaires. […]

1867… Je m’occupe des affaires du royaume de Dieu selon les forces que mon Maitre me laisse. Je le ferai jusqu’à la fin.

Extrait de la finale – ayant remis cape, chapeau et gants et repris son sac de voyage

1868. J’entrevois… tout le long des berges de la rivière Richelieu, rayonnant depuis la Grande-Ligne, les villages de Saint-Blaise, Saint-Pie, L’Acadie, Napierville… Dans les cantons, dans les rangs, au-delà des forêts, des champs qu’il reste à défricher, dans tous les petits villages déjà construits et ceux qu’on établira… j’entrevois des postes missionnaires. […]

Et j’imagine, tout le long de la grande vallée de notre beau fleuve Saint-Laurent, des phares qui brillent dans les ténèbres spirituelles du plus grand nombre… J’imagine des dizaines de […] communautés de Canadiens français qui se confient en Jésus-Christ… Je vois des hommes formés dans les Écritures qui répandent la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Je vois des femmes qui lisent la Bible et qui l’enseignent à leurs enfants, des femmes qui se réunissent pour […] faire bouger des choses, déplacer des montagnes. Je vois des jeunes gens et des jeunes femmes qui découvrent la vraie liberté et qui échangent leurs petites ambitions pour une vie de défi et d’aventures au service de Dieu!

Je marche vers ma fin. Bientôt on me mettra en terre, ici, parmi mes compatriotes d’adoption, que j’aurai chéris de tout mon cœur et pour qui j’aurai renoncé à tant de choses… Mais renoncer, c’est gagner tout, parce que toi, Jésus, tu es mon refuge, mon espérance, ma vie, mon tout!


Ce monologue d’environ une heure se compose d’une succession de dialogues à une voix, de souvenirs, de réflexions, de récits. Voyez le texte complet ici. La petite histoire derrière cette pièce fait l’objet d’un article de blog.

Henriette Feller, passion et audace au service de Dieu

1 femme

Par Chantal Bilodeau-Legendre. Monologue d’environ une heure se composant d’une succession de dialogues à une voix, de souvenirs, de réflexions, de récits. Le texte se fonde en grande partie sur les Mémoires de Madame Feller  diffusé par Publications chrétiennes.

Téléchargez ici  Henriette Feller – passion et audace au service de Dieu. La petite histoire derrière cette pièce fait l’objet d’un article de blog. Pour lire des extraits agrémentés de photos, voyez ces deux pages:

 

Pièces à un seul personnage

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