Par Hervé Moulin
Un problème auquel tout auteur de théâtre chrétien se trouve confronté, c’est celui de faire du neuf avec les Écritures, d’en renouveler la présentation au public pour faire naître chez lui un nouvel intérêt. On se rend tout particulièrement compte du problème en visitant les musées, et c’est aussi grâce à cette démarche que la solution apparaît.
Combien de fois ont été représentées les mêmes scènes de l’Écriture à travers l’histoire de la peinture ? Nous y sommes tellement habitués que nous les reconnaissons de loin, sans même en voir le détail, tellement la représentation est codifiée. Quelques exemples :
LA NATIVITÉ : Jésus au centre, l’étable est vaguement figurée derrière ou autour, Marie et Joseph encadrent l’enfant, des anges les accompagnent.
LA CÈNE : La table vue de face en long, le Christ au centre, les apôtres de chaque côté.
Comment pourrait-on mettre de l’originalité là-dedans, après autant de siècles et autant de tableaux ? La réponse nous est fournie par un peintre qui, à mon avis, est un génie de la mise en scène et un véritable homme de théâtre : Jacopo Tintoretto, dit Le Tintoret. Regardez sa Nativité et sa Cène :