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Le don de l’écriture

Texte de Jill Lamkin, traduit par Chantal Bilodeau-Legendre

L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi. Oui, il m’a consacré pour apporter une bonne nouvelle… (Ésaïe 61.1a, Parole de Vie).

– Éternel, consacre-moi pour apporter ta bonne nouvelle.

Par un matin de Pâques, tandis je regardais les gens assemblés à l’église, Dieu souffla  à mon cœur : « Regarde leurs visages. »

Les uns semblaient s’ennuyer; les autres avaient l’air distrait. Certains arboraient un air mécontent, indice qu’ils étaient venus par obligation; plusieurs paraissaient vraiment en quête de quelque chose, le cœur plein d’attente. D’autres encore semblaient avoir trouvé la communion avec Dieu tout en adorant. Dieu murmura à mon cœur : « Ils sont venus pour tant de raisons différentes – mais ils sont venus! Et ils ont faim et soif de moi. Parle-leur de moi. » Le désir de communiquer l’amour de Dieu par l’écriture dramatique dans le cadre du culte d’adoration est né en moi ce matin-là. Je voulus alors, par le moyen d’une histoire, captiver les cœurs chargés de ressentiment et d’ennui, et apporter de la joie aux cœurs tournés vers Dieu. Le Seigneur me révéla leurs besoins ce matin de Pâques, puis il me montra les dons qu’il m’avait faits pour répondre à ces besoins. Il me demanda : « Les utiliseras-tu? »

Je répondis : « Oui ». Et je priai Dieu de m’accorder la sagesse pour écrire de manière à atteindre ceux qui sont tout près – et pourtant si loin à la fois. Lorsque je rédige des textes de théâtre avec une attitude de prière, Dieu entremêle sa sagesse et sa grâce à mon écriture. Son Esprit me pousse à puiser à même ma douleur la plus profonde et ma joie la plus exaltée. Il m’incite à écrire ouvertement, du fond de mon cœur, sans laisser la peur me retenir. Lorsque j’écris de cette façon, les gens me disent : « Dieu m’a parlé par cette pièce de théâtre. On dirait qu’elle a été écrite pour moi. »

Le dimanche matin, l’église se remplit de gens venus pour toutes sortes de raisons. Mais chacun est là, assez près pour que nous l’atteignions par les dons de l’écriture et de l’expression dramatique. Nous ne saurons peut-être jamais quelles vies nous touchons lorsque nous écoutons Dieu murmurer à nos cœurs et que notre écriture, baignée dans la prière, jaillit du plus profond de nous-mêmes.

– Père, lorsque j’écris, donne-moi d’être attentive au murmure de ta voix.


Texte de Jill Lamkin, extrait de l’ouvrage Team Devotions Manual, publié par DramaShare en 2003. Traduit par Chantal Bilodeau-Legendre, avec l’aimable autorisation de DramaShare . DramaShare nous a fourni le contenu de cet article afin que nos visiteurs puissent en profiter. Si vous croyez ces informations utiles à votre ministère de théâtre, nous vous encourageons à considérer la possibilité de soutenir DramaShare en devenant membre. 

Quelles sont vos contraintes?

Par Chantal Bilodeau-Legendre

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Merci à Nellie Chouinard pour la photo!

Samedi dernier, la Communauté chrétienne des Deux-Rives a célébré la fête de Pâques en relatant en cinq tableaux la Passion de Jésus. Pendant une heure, les murs de la vieille église anglicane St-Michael, à Québec, ont vibré au son des pièces musicales et des chants tantôt festifs, tantôt lancinants, qui ont ponctué la lecture de textes choisis dans les évangiles.

Des narrations dynamiques et sensibles. Des chants tirés de notre répertoire évangélique mais aussi d’autres du répertoire juif, interprétés avec brio en hébreu. Des pièces musicales émouvantes et évocatrices. Des éléments visuels sobres servant à illustrer les événements relatés. Le tout orchestré avec une grande fluidité.

Il faut savoir que la petite église anglicane, louée pour l’occasion, est vraiment… petite. Les vitraux offrent un éclairage magnifique. Les murs ornés de plaques souvenir nous plongent dans le passé. Les boiseries patinées murmurent chacune un brin d’histoire. Cette chapelle appartient au patrimoine religieux de la ville. Mais elle n’est pas du tout conçue pour y faire du théâtre!

En effet, le devant de la salle, une fois les musiciens installés avec leurs instruments (et il faut compter le piano à queue!), ne laisse pas grand place aux comédiens! Ceux-ci peuvent évoluer un peu (mais pas tant que ça!) dans la partie antérieure, après avoir gravi les quelques marches qui mènent à l’autel. Quant aux narrateurs, ils doivent s’installer au même niveau que les spectateurs! Et puis, les balustrades gênent un peu la vue… Bref, on est plutôt serrés.

Et puis après? Là réside le défi! Faire du théâtre dans un lieu exigu (ou sans système de son ou d’éclairage, ou sans acoustique convenable, peu importe!) est une contrainte stimulante, à mon avis.

Car à quoi servent la scène, l’éclairage, la sono, sinon à appuyer un message? Or, il faut d’abord focaliser sur le message, et ensuite trouver des moyens originaux de l’exploiter, dans la cadre des limites qui nous sont imposées.

Merci à Nellie Chouinard pour la photo!

Dans le cas de la Communauté chrétienne des Deux Rives, le message était clair : présenter les événements principaux de la dernière semaine de Jésus, par la narration de textes sélectionnés avec soin. Les responsables ont bâti leur programme autour de ce message, tirant profit des installations charmantes, bien que peu pratiques, dont ils disposaient. Alliant originalité et simplicité, ils ont su émouvoir le public en communiquant leur message.

Il arrive que des gens se contentent d’un texte de théâtre médiocre, ou décousu, mais qu’ils déploient de grands efforts pour offrir au public un spectacle époustouflant sur le plan visuel ou sonore. C’est comme offrir en cadeau une boîte vide, avec l’intention que l’emballage même soit le cadeau… Mais une fois celui-ci ôté, déchiré, que reste-t-il? Du vide.

Dans le monde du théâtre évangélique, nous avons à notre disposition une riche collection de thèmes à exploiter, à commencer par ceux de la Bible même. Il faut savoir rédiger notre message avec réflexion, comme si on choisissait un présent pour un être aimé. Ensuite on se préoccupe de l’emballage : discret, fantaisiste, élégant, humoristique… Le « contenant » dépendra de nos moyens, mais surtout du « contenu », et non l’inverse.

Dieu est le Grand Créateur et la source de toute créativité. Et je crois qu’il prend plaisir à voir ses enfants déployer des efforts de créativité pour annoncer son message avec distinction malgré les contraintes matérielles qui, à première vue, semblent les limiter.

Et vous, quelles sont vos contraintes? De quelle manière les avez-vous déjà surmontées, pour communiquer votre message?

Voir aussi:
Les langages de théâtre
Passera, passera pas?