Archives de catégorie : Technique

Éclairage: Effet marin

Photo de Nong Vang sur Unsplash.com

Bonjour,
Je suis directeur d’une troupe de théâtre au Maroc. J’ai commencé à travailler sur une pièce pour les enfants (Notre mer Méditerranée), portant sur la pollution. Je veux éclairer la scène comme si on était à l’intérieur de la mer. Merci!
Farouk

Bonjour Farouk,

Nous avons consulté Hugo, notre spécialiste, et quelques pistes sont envisageables pour rendre l’effet « eau » sur une scène. Le tout dépend, évidemment, du matériel que vous avez déjà en main et du budget mis à votre disposition.

Il existe sur le marché certains projecteurs indépendants qui sont conçus pour simuler la création de vagues, de flammes ou autres effets spéciaux. On peut se procurer ce genre de projecteur chez un détaillant spécialisé en éclairage. Certains offrent aussi la possibilité de louer ce matériel.

Une technique peut aussi s’adapter aux projecteurs de style « la découpe », ou plus communément appelés lekos (projecteurs qui permettent d’obtenir une focalisation précise). Il existe des supports (holder, ou porte-gobo) qui sont statiques et d’autres qui sont rotatifs. Certains gobos (insérés dans le porte-gobo) colorent et donnent une texture à la scène. Les porte-gobo rotatifs, quant à eux, peuvent créer l’impression de vagues. Bien que cet équipement donne l’impression d’un mouvement, la vague n’est pas très réaliste. Encore ici, le détaillant en éclairage vous conseillera.

Il existe aussi sur le marché des « projecteurs asservis », communément appelés moving lights, à contrôle entièrement électronique. Le technicien peut effectuer ses choix à partir d’une console pour changer les formes et les flux lumineux ou encore les programmer. Ce choix s’avère toutefois coûteux.

Finalement, Hugo mentionne que vous pourriez simplement utiliser un projecteur vidéo relié à un ordinateur portable avec lequel vous pouvez reproduire une ambiance intéressante. Certains effets d’eau se trouvent déjà sur internet… il suffirait de trouver le bon et de le télécharger.

Lorraine

Voir aussi:
♦ L’éclairage
♦ Éclairage: conseils généraux

Quelles sont vos contraintes?

Par Chantal Bilodeau-Legendre

paques-narrateurs
Merci à Nellie Chouinard pour la photo!

Samedi dernier, la Communauté chrétienne des Deux-Rives a célébré la fête de Pâques en relatant en cinq tableaux la Passion de Jésus. Pendant une heure, les murs de la vieille église anglicane St-Michael, à Québec, ont vibré au son des pièces musicales et des chants tantôt festifs, tantôt lancinants, qui ont ponctué la lecture de textes choisis dans les évangiles.

Des narrations dynamiques et sensibles. Des chants tirés de notre répertoire évangélique mais aussi d’autres du répertoire juif, interprétés avec brio en hébreu. Des pièces musicales émouvantes et évocatrices. Des éléments visuels sobres servant à illustrer les événements relatés. Le tout orchestré avec une grande fluidité.

Il faut savoir que la petite église anglicane, louée pour l’occasion, est vraiment… petite. Les vitraux offrent un éclairage magnifique. Les murs ornés de plaques souvenir nous plongent dans le passé. Les boiseries patinées murmurent chacune un brin d’histoire. Cette chapelle appartient au patrimoine religieux de la ville. Mais elle n’est pas du tout conçue pour y faire du théâtre!

En effet, le devant de la salle, une fois les musiciens installés avec leurs instruments (et il faut compter le piano à queue!), ne laisse pas grand place aux comédiens! Ceux-ci peuvent évoluer un peu (mais pas tant que ça!) dans la partie antérieure, après avoir gravi les quelques marches qui mènent à l’autel. Quant aux narrateurs, ils doivent s’installer au même niveau que les spectateurs! Et puis, les balustrades gênent un peu la vue… Bref, on est plutôt serrés.

Et puis après? Là réside le défi! Faire du théâtre dans un lieu exigu (ou sans système de son ou d’éclairage, ou sans acoustique convenable, peu importe!) est une contrainte stimulante, à mon avis.

Car à quoi servent la scène, l’éclairage, la sono, sinon à appuyer un message? Or, il faut d’abord focaliser sur le message, et ensuite trouver des moyens originaux de l’exploiter, dans la cadre des limites qui nous sont imposées.

Merci à Nellie Chouinard pour la photo!

Dans le cas de la Communauté chrétienne des Deux Rives, le message était clair : présenter les événements principaux de la dernière semaine de Jésus, par la narration de textes sélectionnés avec soin. Les responsables ont bâti leur programme autour de ce message, tirant profit des installations charmantes, bien que peu pratiques, dont ils disposaient. Alliant originalité et simplicité, ils ont su émouvoir le public en communiquant leur message.

Il arrive que des gens se contentent d’un texte de théâtre médiocre, ou décousu, mais qu’ils déploient de grands efforts pour offrir au public un spectacle époustouflant sur le plan visuel ou sonore. C’est comme offrir en cadeau une boîte vide, avec l’intention que l’emballage même soit le cadeau… Mais une fois celui-ci ôté, déchiré, que reste-t-il? Du vide.

Dans le monde du théâtre évangélique, nous avons à notre disposition une riche collection de thèmes à exploiter, à commencer par ceux de la Bible même. Il faut savoir rédiger notre message avec réflexion, comme si on choisissait un présent pour un être aimé. Ensuite on se préoccupe de l’emballage : discret, fantaisiste, élégant, humoristique… Le « contenant » dépendra de nos moyens, mais surtout du « contenu », et non l’inverse.

Dieu est le Grand Créateur et la source de toute créativité. Et je crois qu’il prend plaisir à voir ses enfants déployer des efforts de créativité pour annoncer son message avec distinction malgré les contraintes matérielles qui, à première vue, semblent les limiter.

Et vous, quelles sont vos contraintes? De quelle manière les avez-vous déjà surmontées, pour communiquer votre message?

Voir aussi:
Les langages de théâtre
Passera, passera pas?

Types d’espaces de jeu

On peut faire du théâtre n’importe où : sur une estrade, à l’église, dans un gymnase, en pleine rue, dans un parc, dans une salle moderne équipée d’un système de son et de projecteurs dernier cri… Une troupe aura du plaisir à s’adapter à toutes sortes d’espaces de jeu. Mais il faut retenir une chose : le bon théâtre évangélique ne dépend pas d’un lieu physique, mais plutôt des hommes et des femmes qui le préparent, dans la prière, avec les moyens que le Seigneur leur a donnés.

Néanmoins, il est intéressant de connaître les espaces de jeu possibles et les avantages de chacun.

La scène conventionnelle

scene-conventionnelleLa scène conventionnelle, aussi appelée scène à l’italienne, est la plus fréquente. Elle ressemble à une boîte rectangulaire surélevée à trois côtés – la partie avant forme le « quatrième mur » et consiste en une barrière psychologique entre le public et la scène. On la rencontre souvent dans les salles de spectacles et les écoles.

On a inventé ce genre de scène pour cacher les coulisses, les changements de décor, ainsi que les entrées et les sorties des comédiens. Il est simple d’y concevoir des décors puisque le spectateur se trouve toujours face à la scène.

La scène en rond

scene-en-rondLa scène en rond (ou arène), la plus ancienne, est ouverte à 360 degrés. Les comédiens jouent au centre, tandis que les spectateurs prennent place tout autour. Cet espace est celui de la rue et des places publiques. Les décors y sont souvent inexistants ou simplement symboliques : quelques accessoires, un arbre, un banc.

La scène en rond impose toutefois certaines contraintes aux comédiens : pas de coulisses, impossible de ne jamais tourner le dos aux spectateurs, entrées et sorties sous les yeux du public.

L’amphithéâtre

L’amphithéâtre (ou théâtre grec) remonte à plusieurs siècles. Cette scène surélevée, dont les trois côtés avant sont occupés par les spectateurs, offre à ces derniers une excellente visibilité.

amphitheatreDans un amphithéâtre, la grande partie des décors se trouve plutôt à l’arrière de la scène, l’avant-scène ne comportant que quelques éléments. On retrouve des amphithéâtres dans certaines grandes salles et parfois aussi en plein air.

Espace éclaté

Nous parlons d’espace éclaté lorsque toute frontière est abolie : la scène et la salle se confondent en un même lieu. Ce type de scène peut se trouver en plein air, ou même dans une grande salle ou un gymnase.

L’espace éclaté n’implique pas nécessairement un contact direct entre les comédiens et les spectateurs. Il est possible d’y exploiter des jeux forts originaux, tout en conservant une distance psychologique par rapport au public. Par exemple, des personnages dispersés parmi le public « entrent » et « sortent » de façon inattendue; ils s’interpellent d’un bout à l’autre de l’espace de jeu, leur voix planant au-dessus des têtes; ils évoluent en faisant abstraction du public. En général, les spectateurs prennent plaisir à ces surprises, puisque l’action se déroule tout autour d’eux.

Vous avez déjà certainement vos contraintes et vos préférences. Que l’espace dont vous disposez soit vaste et bien pourvu, ou au contraire restreint et peu pratique, exploitez-le avec reconnaissance. Relevez le défi de faire du théâtre créatif là où le Seigneur vous conduit. En toutes choses, glorifiez-le avec l’ouvrage de vos mains!

Voir aussi:
Styles de théâtre et décor
Aires de jeu
Jardin ou cour?
Conseils pour le théâtre de rue

 

 

 

 

 

 

Le vieillissement

Tous nos comédiens sont jeunes! Qui va jouer le rôle de la vieille dame aux oiseaux et du vieillard à bicyclette? Le maquillage peut venir à la rescousse…

Pour simuler un vieillissement, utilisez un fond de teint assez clair. Cherchez d’abord à exploiter les plis et les rides naturels du visage. Installez-vous devant le miroir et souriez, grimacez, froncez les sourcils, serrez les lèvres. Repérez ainsi vos traits naturels : rides sur le front, lignes du menton, pattes d’oies, creux dans les joues, plis près des lèvres, etc. Lorsque ces traits vous semblent évidents, tracez-les avec un crayon foncé (brun), estompez-les légèrement puis rehaussez-les de blanc pour en accentuer le relief (appliquez le blanc juste au dessus). Ensuite, foncez les tempes avec des ombres pour donner au visage une apparence plus osseuse. Ajoutez également une couleur foncée au-dessus des paupières supérieures et sous les sourcils (brun, rouge) pour creuser l’œil. Creusez aussi les joues et les replis du menton avec une couleur foncée.

Dessinez sous les yeux un cerne tout en respectant l’os naturel de l’œil. Ensuite, éclairez tout le volume avec du blanc pour donner plus de relief au visage : le dessus des sourcils, le dessus du nez (tout au long), près des traits foncés qui soulignent les plis allant du nez à la bouche, etc. Amincissez aussi les lèvres et pâlissez-les.

Vous pouvez aussi arriver à donner un effet de « poche » au bas des joues en appliquant du blanc juste en haut de la mâchoire inférieure, que vous foncerez également un peu en dessous.

Pâlissez aussi cheveux, sourcils, barbes et moustaches. Servez-vous d’une vieille brosse à dents et de fard blanc, et procédez par traits d’épaisseurs variables et non uniformes, pour donner un aspect naturel de poivre et sel. Pour les cils, servez-vous d’une ombre à paupière blanche.

Comme pour le maquillage général, n’oubliez pas le cou et les mains. Le même principe vaut encore ici : creusez les plis naturels et les rides en les accentuant par des traits foncés, estompez-les puis rehaussez-les avec du blanc pour en assurer le relief.

Avez-vous pensé à glisser dans votre trousse des flacons de lotion démaquillante et des éponges pour bien nettoyer votre visage? Les comédiens qui se maquillent ont intérêt à prendre un soin particulier de leur peau!

L’équipe TE

 

Le maquillage et la coiffure

Bien que le maquillage et la coiffure soient des langages techniques, ils relèvent souvent du comédien lui-même.

Mais… doit-on ou non se maquiller?

Parfois oui, parfois non. Le théâtre en plein air, s’il se veut réaliste, n’aura souvent pas besoin de l’appui d’un maquillage. Une représentation dans une petite salle sans projecteur n’en nécessitera pas non plus. Si on dispose d’un petit système d’éclairage, les gros traits et les couleurs fortes seront inadéquats. Par contre, si on possède un bon système et que la salle est plutôt grande, le maquillage sera fort utile.

Photo de Manu Camargo sur Unsplash.com

Bon, va pour le maquillage!

Si vous optez pour le maquillage, l’uniformité s’impose : tous les comédiens devraient alors être plus ou moins maquillés. Toutefois, recherchez toujours la simplicité, et n’en mettez jamais à l’excès, pour ne pas distraire l’œil du spectateur ni nuire à la crédibilité du personnage.

Il faut toujours faire des tests avec l’éclairagiste : le mélange des couleurs des projecteurs et de celles du maquillage peut parfois surprendre. Imaginez un éclairage bleu nuit projeté sur une comédienne jouant le rôle d’une Orientale et maquillée dans des tons ocres… Résultat? Notre Orientale aura le teint verdâtre et maladif! Pour cette raison, n’improvisez jamais un maquillage quelques heures avant la représentation. Préparez-le soigneusement avant la générale.

Sous un éclairage puissant, le fond de teint est nécessaire pour tous, hommes et femmes. Les projecteurs produisent des reflets lumineux sur le visage naturel, le front, les pommettes – et même le crâne dégarni de certains. L’application d’un fond de teint donnera alors un aspect mat à la peau et éliminera les reflets. Par contre, un fond de teint seul, s’il règle l’éblouissement des projecteurs, donnera aussi au visage un aspect terne et sans relief. C’est pourquoi les traits, les ombres et les couleurs ajouteront du volume et atténueront ou augmenteront les zones proéminentes ou creuses – ce qui permettra de mieux définir le personnage. Il est important de souligner les traits naturels du visage et de toujours bien estomper le maquillage, pour ne pas choquer l’œil du spectateur.

Avant le maquillage, appliquez une crème de base et laissez-la pénétrer une trentaine de minutes, puis ajoutez le fond de teint. Après avoir fait le maquillage désiré, fixez-le au moyen d’une poudre libre, afin de réduire la brillance causée par la sueur (car il fait chaud, sous les projecteurs!). Si vous changez la couleur de la peau pour montrer la nationalité d’un personnage, n’oubliez pas le cou, les oreilles, les mains, les poignets, les bras, ni même les jambes, s’il le faut.

(Allez donc aussi jeter un coup d’oeil sur notre article Le vieillissement.)

Une fois la représentation terminée, ne négligez surtout pas le démaquillage!

Et la coiffure?

Il en va de la coiffure comme du maquillage. Elle aussi sert de langage pour évoquer le caractère, l’âge, le statut social, etc. Elle doit être agréable à regarder et correspondre à l’époque où se déroule le récit. Si vous désirez « faire vrai », consultez des sites internets ou des ouvrages spécialisés pour connaître le style de coiffure d’une époque donnée. Ici encore, visez l’uniformité, la simplicité et l’efficacité.

L’équipe TE