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La bande sonore

Par Lorraine Hamilton

Pendant un spectacle, ce sont surtout les images qui s’impriment dans notre mémoire. Notre cerveau est ainsi fait. Parmi tous les langages du théâtre, le son est celui que les spectateurs remarqueront le moins. On entend rarement de commentaires sur la qualité de la bande sonore. Sauf si elle était mauvaise.

Photo de Denis Cardoso sur Unsplash.com

La bande sonore (ou bande son) est invisible. Une pièce peut très bien exister sans elle. Cependant, puisque les sons sont indissociables de notre vie, ils existent aussi au théâtre. De simples bruitages possèdent un immense potentiel à susciter des images dans l’esprit des spectateurs. Pensez à des coups de tonnerre, à la sirène d’une ambulance… Pas besoin de tout voir pour imaginer! Parce qu’ils sont très illustratifs, les effets sonores constituent un formidable outil à la disposition du metteur en scène.

Collaboration avec le régisseur

Le metteur en scène remet au régisseur la liste de ses besoins (extraits musicaux, bruitage, etc.) ainsi que l’ordre dans lequel les effets doivent se succéder. Le technicien réunit tous les éléments sonores sur une bande et, suivant les instructions du régisseur, il les « met en marche » au bon moment durant la pièce. Pour ce faire, il se sert d’une feuille de route fixée sur la console ou tout près, afin de n’avoir à manipuler que sa console, et non une pile de feuilles.

Fade-in, fade-out

Le technicien doit veiller à ne pas faire subir aux spectateurs un début ou un arrêt trop brusque du son dans les haut-parleurs. C’est pourquoi il s’assure de toujours débuter en fade-in (montée de son lente et douce) et terminer en fade-out (descente de son lente et douce).

Vigilance

Bien entendu, le technicien doit toujours être très attentif à ce qui se déroule sur la scène! Avez-vous déjà entendu parler d’un technicien du son qui s’était endormi pendant un spectacle? Ou d’un autre qui n’a pas lancé la sonnerie du téléphone parce qu’il bavardait avec des copains? Ça arrive. Malheureusement, c’est quand ils ne sont pas au poste qu’on se rend compte de l’importance des techniciens! D’ailleurs, pensez toujours à les remercier après les représentations. Leur collaboration est précieuse.

Voir aussi:
Conseils techniques en sonorisation 
Bruitage: Ressources utiles

L’éclairage

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L’article suivant a été rédigé par Aurore Thériault et est reproduit avec sa permission. 

La dimension

Il existe diverses façons de placer les projecteurs. La dimension est atteinte par la position des projecteurs. Lorsqu’on regarde une scène, elle nous apparaît en deux dimensions (la hauteur et la largeur). La troisième dimension (la profondeur) est présente, mais il faut l’accentuer. Il existe différentes techniques pour la rendre plus apparente. Plusieurs efforts seront donnés par le metteur en scène et le responsable des décors pour l’accentuer. L’éclairagiste peut l’anéantir en ayant un éclairage trop puissant (tant par le nombre de projecteurs que par l’intensité de ceux-ci) dont la source provient principalement de face (front). On aura alors l’impression que tout est plat et sans relief.

dimention-1Un projecteur venant directement de face ne donne aucun relief et peut même écraser la personne et le décor.

Un angle trop haut créera des cernes sous les yeux et la bouche. C’est un angle très dur qui n’avantage pas la personne.

L’angle entre 45 et 70 degrés est le plus convenable; il donne une meilleure réflexibilité sur le visage. Aussi, l’ombre de la personne sera à peine présente car elle se reflétera surtout sur le plancher.

Un angle trop bas créera des ombres trop fortes des personnages, éclairera violemment le fond de la scène, et n’aidera pas à accentuer le relief, tant par rapport au décor qu’au visage.

dimension-22Au lieu d’avoir un seul projecteur de face qui n’apporte aucune dimension, ajoutons deux projecteurs en les croisant. Cette façon d’éclairer aide à accentuer la troisième dimension. Deux sources de lumière qui se croisent rendent la personne plus présente: lorsqu’elle regarde d’un côté ou d’un autre, il y aura toujours une source de lumière qui accroche son œil.

 

dimension-3Ajoutons un projecteur en arrière (back) ou en douche (top). La position arrière est préférable car le faisceau de lumière est plus large et permet à la personne de bouger un peu plus par rapport à la position de douche. Mais le choix des positions dépend de l’effet recherché. Ces positions avec deux projecteurs en croisé de face donnent la profondeur. Le fait d’avoir de la lumière par en arrière détachera la personne du fond du décor et rendra son corps plus sculptural.

Ainsi, nous pouvons bien éclairer une personne sur scène avec trois projecteurs et obtenir la troisième dimension. Le principe reste le même pour plusieurs projecteurs, de comédiens et décor. L’intensité des projecteurs, par après, donnera l’équilibre recherché. Il faut tenir compte de la troisième dimension non seulement pour les comédiens mais aussi pour le décor. L’intensité des projecteurs, par après, vous donnera l’équilibre recherché. N’oubliez pas qu’il faut tenir compte de la troisième dimension non seulement pour les comédiens mais aussi pour le décor.

La sélectivité (zone d’éclairage)

Le public voit tout sur la scène d’un seul coup et c’est par l’éclairage que l’on obtiendra la sélectivité. Afin d’attirer l’attention du public sur un endroit précis du décor, il suffit d’éclairer cette zone plus que les autres ou encore de faire un noir sur le reste de la scène. Très peu de changements sont parfois nécessaires pour que l’attention du public soit concentrée à l’endroit voulu.

Les zones d’éclairage seront déterminées lors de la mise en place des comédiens. L’éclairagiste, d’une certaine façon, suivra l’action afin d’éclairer tous les lieux nécessaires en rapport avec la situation et l’émotion. Après avoir pris connaissance des déplacements, il pourra établir les zones sur le plan au sol afin de déterminer la sélectivité.

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L’atmosphère

Le mot atmosphère couvre un grand éventail de situations. Une atmosphère peut être joyeuse ou malheureuse, chaude ou froide, etc. mais reste abstraite. Comment un éclairage peut-il être chaud ou froid? À ce niveau, la position des projecteurs joue un rôle, mais c’est surtout par la couleur qu’on traduit plus concrètement l’atmosphère (exemple : bleu pour la nuit, jaune pour le soleil) mais il s’agit de choisir le bleu dans la gamme qui sera la plus juste par rapport à l’action, le décor et les costumes. Pour le choix des gélatines (feuilles transparentes en plastique, souvent de couleur, que l’on insère sur les portes de grange), en règle générale, il faut choisir des gélatines pâles pour éclairer le visage, car les gélatines trop opaques peuvent changer la couleur de la peau et donner aux comédiens un teint maladif. Aussi, une gélatine trop opaque coupe de beaucoup l’intensité du projecteur. Les teintes plus foncées se retrouvent habituellement sur les cotés et les douches. N’hésitez pas à faire des tests. Il est plus facile et plus vite de changer une gélatine que de déplacer un projecteur.

Illumination (action d’éclairer)

Une scène peut être mal éclairée de deux façons : soit trop peu, soit beaucoup trop. Dans les deux cas, si on voit mal, on entendra mal. La clé de l’éclairage est une question d’équilibre qui est atteint lors des intensités d’éclairage. Si une scène est trop peu éclairée, le public devra faire un effort pour voir et sera donc moins attentif. Par contre, si la scène est trop éclairée, les reliefs du visage et les émotions passeront alors moins bien. N’hésitez pas à vous asseoir à différentes positions dans la salle afin de vous assurer que le public voit bien de partout.

Bibliographie

REID, FRANCIS, The stage lighting handbook, Pitman Publishing, 1976, 129 pages.

Voir aussi dans nos pages:
♦ 
Éclairage: conseils généraux
♦ 
Éclairage: quatre zones
Éclairage: effet marin
Éclairage: effet de désert

L’accessoire

Par Lorraine Hamilton

Les accessoires sont les objets que les comédiens manipulent sur la scène : un livre, une pancarte, etc. L’accessoiriste est la personne responsable de les trouver ou de les confectionner. À ce titre, il joue un rôle très important dans l’équipe.

 

♦ Les accessoires étant souvent nécessaires au début des répétitions (avant la musique ou l’éclairage), le metteur en scène en remet la liste à l’accessoiriste le plus tôt possible afin que les comédiens puissent les recevoir rapidement.

♦ L’accessoiriste veille également à l’approvisionnement des articles de coiffure et de maquillage durant la production et avant les représentations. Les comédiens l’informent de leurs besoins en cours de route.

♦ Les accessoires sont souvent manipulés, donc cassés… L’accessoiriste veille à en vérifier l’état avant les enchainements, la générale et les représentations.

De l’ordre s.v.p.!

♦  L’accessoiriste dresse une liste des articles requis par chaque personnage. Les listes serviront de feuilles de route durant la générale et les représentations.
♦  Avant chaque prestation, l’accessoiriste s’assure que tous les articles sont bien à leur place et les coche sur les feuilles après vérification.
♦  Il veille à ce que ceux qui doivent être sur scène (un manteau sur le portemanteau, un livre près du fauteuil, etc.) sont déjà en place. Les objets que les comédiens doivent avoir en mains en entrant sur scène sont groupés sur une table sous la liste de chacun des personnages. Cette façon de faire évitera bien des maux de tête au metteur en scène et aux comédiens.
♦ De plus, l’accessoiriste s’assure que les costumes et les articles de maquillage sont en ordre dans les loges. Entre deux scènes, c’est bien souvent l’agitation en coulisses. Si tout est bien organisé dans l’ombre, les comédiens seront probablement mieux disposés sous les projecteurs.

Avec ou sans micro?

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Par Lorraine Hamilton

En théâtre, les comédiens apprennent à parler sans micro. Mais soyons réalistes : les comédiens de nos églises ne sont pas des professionnels et l’acoustique de nos salles est souvent déficiente.

Alors, qu’est-ce qu’on fait?

Eh bien… Nous croyons que les micros nuisent à bien des égards au jeu des comédiens. En effet, ceux-ci doivent veiller à toujours être dans le « champ » des micros pour être bien entendus. Leur jeu et leurs déplacements risquent alors de manquer de naturel. De plus, les voix plus ou moins bien amplifiées sont inégales et ne manquent pas d’agacer les spectateurs.

Mais bon, si vous tenez à employer des micros, où les placerez-vous? Voici quelques idées – et quelques mises en garde.

En fond de scène

Placés en fond de scène, les micros captent et amplifient les bruits des coulisses. Si vous placez des micros à cet endroit, orientez-les vers l’avant de la scène et demandez aux comédiens de rester silencieux quand ils sont en coulisses.

À l’avant de la scène

Placés à l’avant de la scène, les micros capteront surtout ce qui se passe à l’avant, en plus d’être dans le champ de vision des spectateurs. À éviter.

Sur les côtés

Installés sur les côtés de la scène, les micros amplifient les bruits des entrées et des sorties des comédiens. Si vous placez des micros à ces endroits, vous devrez baisser le volume lorsque les comédiens feront des mouvements sur les côtés.

Sur des éléments de décor

Posés sur un meuble ou sur d’autres éléments du décor, les micros sont en danger! Les comédiens risquent de les heurter, surtout si la pièce comporte des déplacements rapides ou des scènes d’action.

Suspendus au plafond

Lorsqu’ils pendent du plafond, les micros sont très disgracieux et souvent trop éloignés des comédiens. Ils perdent en efficacité. Si vous optez pour ce choix, vous devrez travailler avec des micros de haute qualité afin d’avoir une amplification optimale.

Et les micro-casques?

Les micro-casques sont coûteux, et il vaut mieux ne pas en utiliser plus de deux ou trois à la fois. En effet, leur présence déploierait trop de fréquences et les canaux pourraient s’embrouiller.

En conclusion…

La technique de la projection de la voix demeure la plus efficace et aussi la plus intéressante, car elle laisse place à une expression dramatique plus énergique.